Lettre 2 Elsa à Ben

J’étais loin hier, comme ailleurs mais ici. Sortir me devient compliqué. Les autres m’effraient, je ne me sens pas à la hauteur des autres, je ne me sens pas pour ce monde. Je me ferme pour me protéger car je me sens pas en sécurité au milieu des autres. J’ai peur, peur de ne plus être unis à vous. J’ai ce malaise qui me tétanise. Mes défauts, mes complexes refont surface et tout me devient anxiogène. Je n’arrive plus à être qui je suis. Je ne suis plus naturelle, je crois me sentir bien dans cet autre moi que j’ai crée et je m’y suis perdu. Je me suis vu, regarder dans le miroir, ou à travers cette photo et j’ai les larmes qui me montent. Je déteste ce que je suis physiquement. Je n’arrive plus à m’apprécier, à me sentir désirable même pour moi même. J’en pleure… c’est bien ça qui me fait du mal. Je vois toujours le plus beau en premier chez les autres et chez moi je ne trouve que le plus laid. Ma vision de la beauté est tellement idéalisé comme celle du laid d’ailleurs, que je me trouve jamais assez bien. Vos paroles aux intonations sèches me renvoient à cela. Mon image bafouée par mon esprit satanique. Pas assez bien, parfois affreuse, voilà ce qu’il dit de moi, cet esprit tyrannique. Si moi je le vois, vous vous le voyez aussi, et le plus dramatique surgit : pourquoi avoir fait ça? Je suis poussée par l’envie de faire du sport. Pour me sentir mieux dans ma tête, vidée cette tête qui pense trop. Mais aussi pour m’aimer physiquement. Et si j’échouais?

Je pense à ce projet en Ecosse, j’en rêve, il apaise mon esprit. Je veux le construire et le réaliser avec vous. Sortir de mes sentiers si sombres, si sinueux, si cynique. Nos ennemis, abstraits ou réels, je veux les faire fuir, qu’on ne s’approche plus de moi, de nous. Ma souffrance, ma plaie n’est pas totalement guérie, elle n’est pas cicatrisée. Je suis encore trop sensible, trop fragile. J’ai besoin de vous. Seul vous, réussissez à me sentir ce moi que j’aime un peu parfois. Seul vous, parvenez à me faire oublier mes peines. Je sais que vous ne pouvez pas vous occupez constamment de moi et ce n’est pas ce que je vous demande. Dès fois, un mot, un geste, une attention suffisent à me calmer. L’amour que j’ai pour vous reste enfoui en moi. Je n’arrive pas à le faire émerger …

… je n’arrive pas à le dire avec tendresse et douceur, je ne trouve pas les mots, ces mots remplis d’amour. Je me sens lourde. Vous écrire devrait m’alléger.

J’attends votre prochaine lettre avec impatience, j’aime quand vous me parler de vos émotions, j’aime savoir ce que vous éprouvez, cela me rassure et me donne envie d’avancer.

Votre cadeau me plait, beaucoup. Mais votre réaction encore plus.

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